• Sep 23, 2024

5 éléments-clés pour réussir un massage cardiaque chez le chien et le chat

L’arrêt cardio-respiratoire chez le chien et le chat reste une urgence au pronostic sombre. En effet, moins d’un animal sur dix se voit la chance de s’en sortir.1 Le taux de survie est en partie influencé par la prise en charge du patient, c’est pourquoi un massage cardiaque efficace est d’importance cruciale.

Pour réaliser un massage cardiaque optimal :

1.    Commencez le plus rapidement possible. 

Si vous suspectez un arrêt cardio-respiratoire sur un animal, une évaluation ABC (Airway – Breathing – Circulation) de maximum 10-15 secondes vous permettra rapidement de diriger votre diagnostic. Si l’arrêt cardio-respiratoire ne peut être exclu, la réanimation doit commencer dans les plus brefs délais.

Même court, un retard dans l’initiation d’un massage cardiaque réduit le taux de survie

Commencer une réanimation cardio-pulmonaire sur un animal qui n’est pas en arrêt comporte très peu de risques 2-3. Ceci explique pourquoi il est conseillé de ne pas retarder le début d’une réanimation en cas de suspicion importante.


2.    Positionnez vos mains en fonction de la taille de l’animal

Un massage cardiaque parfaitement exécuté permet en réalité de ne fournir que 30 % du débit cardiaque initial.4 On comprend donc pourquoi il est essentiel de produire des compressions thoraciques efficaces et adaptées à l’animal. La taille ainsi que la conformation thoracique sont deux éléments déterminants dans le choix du massage.

 

Le massage type « pompe thoracique »

Ce massage s’adresse aux chiens de moyenne à grande taille présentant un thorax de type « rond » comme le labrador retriever, le rottweiler ou encore le berger allemand. Les mains sont positionnées sur la partie la plus large du thorax pour exercer les compressions. Ce massage a pour but d’augmenter la pression intra-thoracique et de permettre l’éjection du sang de l’aorte vers les organes vitaux.

 

Le massage type « pompe cardiaque »

 Ce massage s’adresse à différents types de chiens. Pour les chiens de taille moyenne à grande au thorax profond (type lévrier) ainsi que les chats et les chiens de petite taille, le massage se réalise en décubitus latéral. Les mains sont positionnées sur le coeur et les compressions sont directement exercées sur celui-ci afin de reproduire ses mouvements. Pour les chiens au thorax large type bulldog, l’animal est mis en décubitus dorsal et les compressions s’effectuent sur le sternum en regard du cœur.

 

3.    Ajustez le rythme du massage cardiaque

Le rythme de massage doit être réalisé à une vitesse de 100 à 120 compressions par minute suivant la taille de l’animal.4 Une étude expérimentale a démontré qu’à une vitesse plus élevée, le flux sanguin myocardique net diminue c’est pourquoi il est vivement déconseillé de dépasser ces valeurs.5

Pour vous assurer une bonne fréquence de compression cardiaque, vous pouvez suivre le tempo de Staying Alive des Bee Gee’s

 

4.    Utilisez la bonne force de compression

 La force doit être adaptée afin de réaliser une compression d’une profondeur de 1/3 à 1/2 de la largeur du thorax.4 Le relâchement complet entre chaque compression est indispensable. Il est donc conseillé d’enlever les mains de la poitrine entre les compressions cardiaques. En effet, rester appuyé sur le thorax empêche le rebond élastique du thorax et réduit donc le remplissage cardiaque.

 

5.    Surveillez la durée du massage

 Le massage cardiaque doit se dérouler sans interruption par cycle de 2 minutes. Entre les cycles, laissez une période de repos de 2 à 5 secondes.4

 

Aussi important qu’il soit, le massage cardiaque ne peut garantir une bonne réanimation cardio-respiratoire à lui seul. Le choix des injectables et de leurs doses, la ventilation, le monitoring et les soins post arrêt cardio-respiratoire sont tous indissociables et indispensables au succès de la prise en charge de l’animal.

 


1.    Hofmeister EH, Brainard BM, Egger CM, et al: Prognostic indicators for dogs and cats with cardiopulmonary arrest treated by cardiopulmonary cerebral resuscitation at a university teaching hospital, J Am Vet Med Assoc 235(1):50-57, 2009.

2.    Rittenberger JC, Menegazzi JJ, Callaway CW: Association of delay to first intervention with return of spontaneous circulation in a swine model of cardiac arrest, Resuscitation 73(1):154-160, 2007.

3.    Dick WF, Eberle B, Wisser G, et al: The carotid pulse check revisited: what if there is no pulse? Criti Care Med 28(11 Suppl):N183-185, 2000.

4.    Deborah C. Silverstein, Kate Hopper : Small Animal Critical Care Medecine 2nd Edition, Elsevier, 2015

5.    Wolfe JA, Maier GW, Newton JR, et al: Physiologic determinants of coro­nary blood flow during external cardiac massage, J Thorac Cardiovasc Surg 95(3):523-532, 1988.